Vine est une «iPhone App» pour créer et diffuser de très courtes vidéos sur Twitter ou Facebook… Ce qu’elle nous dit…
On ne peut imaginer plus simple : téléchargement de l’app « Vine » depuis l’App Store, accès immédiat grâce au moteur de recherche… On sait faire : des centaines de millions de mobinautes ont ainsi téléchargé des milliards d’applications. Gratuite, ce qui ne gâche rien ; elle sera peut-être payante demain, sur l’heure on peut l’utiliser gratuitement et la conserver si affinités, ou non.
Vine est associée au site du même nom qui stockera les vidéos que vous allez créer, site sur lequel il faut naturellement ouvrir un compte. Rien de plus simple si vous acceptez d’utiliser votre compte twitter ou Facebook : cliquer sur un bouton. L’app est prête à l’emploi : une démo de quelques secondes, pour en apprendre le fonctionnement. Vine fait peu de choses mais bien et, le moins qu’on puisse dire, facilement : l’écran de votre iPhone devient le viseur d’une caméra : vous filmez tant que votre doigt est maintenu appuyé sur l’écran, limite : 6 secondes !… Qui permettent d’écrire une très courte histoire de 3 scénettes de 2 secondes chacune par exemple… D’un simple clic, on diffuse illico ce film sur twitter.
Quelques remarques…
6 secondes, c’est peu, mais ça dit le poids d’une très lourde tendance à l’oeuvre : les apprentissages sont toujours plus finement découpés, et la durée normale d’une séquence de formation à distance passe progressivement à moins de 10 minutes… Et l’on n’en a sans doute pas fini.
Vine est par ailleurs une nouvelle illustration de l’importance que la vidéo prend dans les ressources d’apprentissage. La scénette Flash (ou HTLM5), ses piètres animations, ses stéréotypes - personnages et décors - sont condamnés à disparaître plus vite qu’on le croit. Ils ne peuvent prétendre à représenter le réel aussi bien qu’un «vrai film». Les contraintes de bande passante s’estompent progressivement, les outils de production deviennent très accessibles : la vidéo prend le pouvoir.
Le plus important est ailleurs : dans le changement annoncé, en filigrane, de rôles qu’on pensait immuables… L’apprenant, par exemple, souvent cantonné à consommer des ressources conçues, produites et diffusées par d’autres, au sein des dispositifs de formation traditionnels, cet apprenant se mue en producteur et diffuseur de contenus… Une confirmation d’un mouvement enclenché depuis des années avec le passage du web au web 2.0… Reste à construire les systèmes de régulation et de pilotage qui permettront à l’entreprise de tirer un parti collectif de ces autonomies individuelles…
Michel Diaz
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